Julia
BAUDRY.
- Sur quoi tu travailles ? « Le
sujet c’est l’égographie, c’est ce qui va mêler le personnel et la
cartographie. Moi j’ai choisi un itinéraire qui va de la Bibliothèque Labbé
Grégoire au Jardin de l’Evêché où je mettrais en scène ma disparition : un
peu à la manière d’une enquête de police, je mettrais en évidence les indices
laissés, sur le trajet, de ma personnalité. Et bien sûr je retravaillerais la
carte à ma manière ».
- Pourquoi ce choix d’itinéraire ? « C’est
vraiment un trajet que je fais souvent, je vais régulièrement à la bibliothèque
pour travailler et au jardin de l’Evêché plus pour me détendre ».
- Est-ce que tu considères cet itinéraire
comme ton territoire ? « Ce n’est pas mon territoire bien que je
n’y reste pas j’y suis en mouvement, c’est juste mon trajet habituel. Mon
territoire c’est soit la bibliothèque soit le jardin, mais pas cette passerelle
entre les deux et c’est pour ça que j’y aurais disparu ».
- En quoi le trajet sur lequel tu travailles,
peut-il faire écho à d’autres habitants de Blois ? « Parce que je
pense que je ne suis pas la seule à faire ce trajet, ce sont deux lieux
symboliques de Blois et qui concernent toutes les catégories de personnes, des
plus jeunes aux plus âgés ».
- Autre sujet ; Blois, y es-tu née ? « Oui je suis née à Blois ».
- Et tu t’y sens chez toi ou il y a un autre
endroit, pour d’autres raisons où tu te sens chez toi ? « Je me
sens chez moi à Blois et en même temps je connais peut-être trop Blois pour m’y
intéresser. C’est devenu un endroit qui m’ennuie car je le connais sûrement
trop même si c’est chez moi ».
Romain
Garnier.
- Tout d’abord, sur quoi tu
travailles ? « Sur l’égographie, une
carte qui nous reflète nous. Mon projet c’est de faire comme une carte de
boucher, sauf qu’à la place du bœuf ce serait moi, avec les parties découpées
et chacune de ces parties représenterait la ville de Blois comme la
bibliothèque ou les Lobis, mais c’est vraiment un zoom sur la matière qui
constitue ces endroits ».
-
Pourquoi ce choix de confondre ton corps et la ville où tu habites ? « C’est
principalement pour être en harmonie
avec le sujet, à la base mon idée n’était pas ça, mais je me suis dit que
c’était une bonne idée de mêler les deux, un peu une obligation ».
- Donc Blois est autant ton territoire que ton corps l’est, ou c’est
parce que c’est le territoire imposé par le sujet ? « On va dire
les deux. C’est une obligation à cause du sujet, mais en même temps ça me
convient ».
- Tu es attaché à Blois alors ? « Je ne suis pas né ici,
mais j’ai vécu ici à partir de mes 6 ans, donc c’est comme si j’y avais passé
toute ma vie, donc j’y suis attaché, normal oui ».
- Que comptes-tu faire partager à travers le travail que tu vas exposer
dans la borne ? « Déjà c’est une sorte d’autoportrait où on me
verra à quatre pattes, car je trouvais l’ambiguïté Homme/animal intéressant
mais aussi comique. Ce n’est pas vraiment sérieux, ça me faisait marrer de
faire ça alors j’espère que ça fera marrer les passants ».
Anne
Le Mintier
- Tu travailles sur quoi ? « C'est une représentation
mentale d'une carte, donc pas une carte géographique en soit. C'est pour
montrer les différents choix qu'on peut prendre. C'est centré sur la
gare ».
- Pourquoi as-tu choisi ce
territoire, la gare ? « La gare, surtout pour l'idée
du train, on choisit la direction, on sait où on va mais on ne connaît pas le
chemin par où on passe ».
- Tu te sens chez toi à
Blois ? « Pourquoi ne pas avoir choisi un endroit dans Blois ? Je
me sens chez moi à Blois mais la représenter ne m'intéressait pas
vraiment ».
- En quoi le territoire sur
lequel tu travailles peut faire écho à quelqu'un d'autre ? « Je
ne sais pas trop, peut-être l'idée de choix, ou de hasard par rapport au chemin
qu'on prend... ».
Rayane
Said.
- Tu travailles sur
quoi ? « Un « projet » de métro dans Blois
qui desservirait les endroits dans lesquels je me sens plus à l'aise à Blois,
d'où le côté « ego » de « egographie ». Ça se présentera
comme une grande carte comme dans le métro parisien accompagné d'un présentoir
à tickets et tout ce qui va avec, pour faire croire que c'est vrai ».
- Pourquoi as-tu choisi ce
territoire ? « Parce que c'est l'endroit où je m'y sens le
mieux, où je vais le plus souvent et où j'ai le plus de souvenirs ».
- Est-ce que c'est ton
territoire ? « Oui ! Même si j'ai passé mon
enfance à Paris, je me sens plus chez moi ici que là-bas car c'est ici que j'ai
passé mon adolescence et ce sont des moments plus importants que ceux de
l'enfance, c'est là que beaucoup de choses se jouent ».
- En quoi le territoire sur
lequel tu travailles peut faire écho pour quelqu'un d'autre ? « Ce
sont des endroits publics, donc c'est commun à tous, j'ai une volonté de
partage à travers ça. Je veux que les gens pensent qu'il va y avoir un vrai
métro et qu'ils regardent la carte avec curiosité ».
Juliette
Philippeau
- Tu travailles sur
quoi ? « Alors je travaille sur les escaliers de la
Maladrerie à Blois ».
- Pourquoi as-tu choisi ce
territoire? « C'est un trajet qui me tenait à cœur parce
qu'à chaque fois que je dois le prendre, je suis pressée et du coup je l'aborde
différemment : je ne le prends pas comme un escalier mais comme un
obstacle ».
- Mais est-ce que tu
considères ça comme faisant partie de ton territoire ? « Dans
le sens où je l'exploite on peut dire que oui... Mais sinon, non, et je n'ai
pas envie que ça le soit ! ».
- Donc c'est quoi ton
territoire à toi ? « Je ne pense pas que ça va te
parler mais ce serait le Lavoir de la ville au Clair ».
- Donc tu ne te sens pas
forcément chez toi à Blois vu que tu es seulement à l'internat ici, c'est
ça ? Si, parce qu'on se crée un peu notre « chez
soi » mais ça ne l'est pas complètement, ce n'est pas mon « propre
chez moi ».
- En quoi l'escalier sur
lequel tu travailles ça peut toucher les autres ? « Je
pense qu'ils comprennent leur douleur aussi... (rires) Ça peut leur parler
aussi parce qu'on affronte tous un escalier un jour et on ne l'aborde pas tous
de la même façon, par exemple tu as le sportif qui va y aller à fond et puis tu
as moi qui vais faire des pauses toutes les dix minutes pour fumer une clope... ».
Mael
Mubalegh
- Sur quoi tu
travailles ? « Sur la Loire et la façon dont la Loire
est éphémère, comment sa fugacité rentre en tension avec la permanence de la
ville ».
- Pourquoi tu as choisi la
Loire ? « Je vois la ville un peu comme un réseau
mental, ça se voit bien sur un plan. Je trouve que la Loire comme c'est de
l'eau, un fleuve, liquide quoi, ça fait penser à l'inconscient, à la pensée,
aux flux de l'esprit en quelque sorte et ça s'oppose à la ville qui pour moi est
comme un corps, un organisme ».
- Est-ce que tu considères
la Loire comme faisant partie de ton territoire ? « Oui,
totalement, c'est une partie de moi ».
- Tu es né à Blois ? Tu
t'y sens chez toi ? « Oui, j'y suis né et oui je
m'y sens chez moi, comme partout ailleurs ! »
- Tu te sens chez toi
partout ? « Absolument ! »
- En quoi tu penses que ton
projet ça va pouvoir parler aux autres ? « C'est
un projet qui touche beaucoup à l'intime donc tout le monde va pouvoir se
retrouver dedans. Ce sera très ouvert, c'est-à-dire que le sens ne surgira pas
comme ça, à la première vision ».
- Donc il va falloir y
réfléchir ? « Voilà, et le spectateur va devoir
s'impliquer dans cette œuvre ».
Cannelle
TANC.
- Sur quoi porte votre travail ? « Je travaille sur les cartes
et l’architecture ».
- Que signifie la notion de territoire pour vous ? « C’est
l’endroit où je me déplace, c’est l’endroit des villes, l’endroit où on est ».
- Comment considérez-vous cette notion dans le cadre de votre
travail ? « Je l’utilise telle une notion abstraite, parce que je
le redessine. Le territoire me sert de prétexte à travail ».
- Puisque vous travailler sur les cartes d’un peu partout, avez-vous votre
territoire ? « Oui j’ai forcément mon territoire. J’ai mon
territoire de maison, mes petits parcours, etc… Mais en fait je prends prétexte
de la carte pour toucher d’autres territoires, qui seront prétextes à
réalisation d’œuvres. On va dire que ce qui m’intéresse vraiment c’est le
déplacement, j’aime vraiment me déplacer, ça fait partie de moi ».
- Donc le territoire est votre outil de travail ? « Oui, mais
des fois je n’aime pas qu’on me demande de travailler sur le territoire en tant
qu’urbaniste. Car je travaille sur le territoire mais pas comme les
urbanistes. Eux ils voient toujours un
côté très institutionnel, avec des codes, des choses comme ça. Alors que pour
moi il s’agit plutôt comme un espace de création ».
- Vous voulez faire passer quoi à travers vos œuvres ? « Je
ne sais pas, on ne sait jamais. C’est tellement subjectif. J’essaie sûrement de
faire passer mon idée du territoire ».